Travail social et ESS, une première “Grande Rencontre” à Paris et 50 idées de collaborations

La Grande Rencontre de Paris a réuni 60 travailleurs sociaux et entrepreneurs sociaux autour des pistes de coopération possibles sur les territoires.  Un événement inédit qui initie un cycle de Grandes Rencontres organisées par La Compagnie Générale des Autres et ses partenaires en région. Le compte rendu est accessible ici.

Ce 13 décembre, en partenariat avec la Direction Générale de la Cohésion Sociale (DGCS), la Fondation Crédit Coopératif, Impact France, Gniac et Ouishare, nous nous sommes réunis au Musée Social à Paris pour parler coopération sur les territoires. L’endroit, fondé en 1894, dédié à l’histoire et à l’évolution de la question sociale offrait un écrin symbolique idéal pour ce rassemblement inédit. La rencontre a d’ailleurs commencé par une présentation des lieux, et notamment de sa grande bibliothèque qui abrite la totalité des ouvrages consacrés à la question sociale depuis son apparition au 19ème siècle. 

Nous avons ensuite présenté pour la première fois, l’étude ethnologique réalisée par Anne-Céline Leh, ethnologue sur les représentations croisées de 13 entrepreneurs et travailleurs sociaux. L’étude s’articule autour de 3 axes de réflexion: Pourquoi est-il nécessaire de rapprocher travailleurs et entrepreneurs sociaux ? Quels freins compliquent ce rapprochement ? Quels leviers peuvent servir à surmonter ces obstacles ?  Les constats de cette étude inédite, commandée par la CGA et financée par la Fondation du Crédit Coopératif ont servi de socle à la réflexion collective qui a suivi.

Les intervenants de la table-ronde ont tous salué l’intérêt de cette étude de même que l’ensemble de la démarche initiée: Laurence Mari, chargée de mission valorisation des pratiques professionnelles du travail social à la DGCS a insisté sur le fait que les rapprochements sont à encourager, car ils contribuent au développement social des territoires. De son côté, Christophe Vernier, secrétaire général de la Fondation du Crédit Coopératif souligne que les coopérations ne doivent pas nécessairement se structurer autour d’objectifs communs. Jonathan Jérémiasz, de son côté, témoigne du fait qu’en créant une association pour les personnes en situation de handicap, il a longtemps été à cheval entre les deux mondes. “Une porosité existe qu’on le veuille ou non…”  Intervenante également, Marie-Jo Bernardot qui représentait le collectif GNIAC, réseau décloisonné qui promeut leur complémentarité, plaidait pour la rencontre, préalable au décloisonnement des pratiques. Enfin, Florentin Letissier, adjoint au maire de Paris, a évoqué sa proximité avec l’entrepreneuriat social qui oeuvre à plus de transversalité sur les volets emploi et réemploi.

A l’issue de la table-ronde, les participants se sont répartis autour de 6 tables afin de travailler ensemble à l’émergence de pistes pour favoriser les collaborations. Nous en avons extrait une typologie en 7 items:

  • Lieux de rencontre
  • Formation et apprentissage  
  • Communication et valorisation 
  • Dispositions légales et plaidoyer 
  • Observer et inspirer
  • Instances et outils tierces entre l’ESS et travail social
  • Mise en commun des pratiques 

A chacun de ces items correspond plusieurs initiatives déjà existantes ou à créer… Plus de 50 idées qui constituent notre feuille de route pour les années à venir… 

Parmi elles, on retrouve : 

  • Permettre la rencontre dans les lieux où peuvent se croiser les deux mondes dans une logique de tiers-lieux (centres sociaux, CCAS, Ehpad, PTCE, etc.)
    • Un type de Pôle Territorial de Coopération économique (PTCE) dédié à cette question
  • Des Centres Sociaux qui mobilisent encore davantage travailleurs sociaux et entrepreneurs sociaux autour de leur programme d’activité
  • Des formations croisées travail social et entrepreneuriat social
  • Des stages immersifs de découverte du travail social et de l’entrepreneuriat social
  • La Valorisation du travail social auprès des jeunes

Pour en savoir plus, consultez le compte-rendu ou visualisez les pistes dans l’infographie ci-dessous. Bientôt une publication pour mieux appréhender les pistes futures !

Quartiers, l’entrepreneuriat est-il une vraie chance ?

Jacques Attali Compagnie Générale des Autres

Avec Jacques Attali à la Maison des Canaux

Plus qu’ailleurs, doit-on créer les conditions de sa réussite quand on habite un quartier populaire ? 

Excentrés, paupérisés, peu équipés : peut-on affirmer que les quartiers populaires empêchent de fait leurs habitants de réussir ? L’entrepreneuriat est-il alors une chance ? Un moyen d’ouvrir de nouveaux horizons. Libérateur pour ceux qui en ont la force, créateur d’emplois pour les autres. 

Paradoxalement, la réalité des quartiers parait prometteuse. Les acteurs de terrain que vous allez entendre parlent de richesses culturelles, de personnes tournées vers l’international, d’énergie et de talent. Il faut alors faire grandir des entrepreneurs sur des territoires peu connectés aux incubateurs, aux Business angels, aux réseaux concentrés dans les grandes villes.

C’est ce que s’efforcent de faire nos intervenants : Ninon Duval-Farre, directrice de Bond’innov, un incubateur à Bondy, Moussa Camara, des déterminés, une association qui créée des liens et les conditions de l’entrepreneuriat dans les quartiers, Michel Coster, co-fondateur d’entrepreneurs dans la ville, un programme d’aide à la création d’entreprise et bien sur Jacques Attali, qu’on ne présente plus mais au cas où : économiste et Président de Positive Planet, qui créé les conditions de l’autonomie auprès des populations vulnérables. 

Pour cet épisode nous vous proposons d’entendre un débat organisé par Les Canaux, Maison des économie solidaires et innovante à Paris, en lien avec l’ONG Positive Planet, présenté par la Compagnie Génerale des Autres et animé par Sébastien Poulet Goffard, journaliste de l’ESS et compagnon de route de la Compagnie.

Veuillez nous excuser par avance pour le son des micro sans fils qui saute de temps en temps. Et pour avoir du couper les questions du public. Ce sera surement le prétexte d’organiser un futur apéro podcast pour poursuivre les échanges avec vous. 

https://www.facebook.com/Lacompagniegeneraledesautres/videos/307861119873503/

Allez, quartier libre à l’entrepreneuriat. Parce qu’on ne plante pas ses racines dans le béton, mais le terreau y parait en réalité plutôt fertile. 

Bonne écoute à vous. 

Les entreprises doivent-elles maintenant toutes s'engager ?

Episode #12 du podcast de la Compagnie Générale des Autres dédié aux innovations sociétales avec Elizabeth Laville, fondatrice d’Utopies, cabinet de conseil en Développement Durable.

Petites ou grandes, les entreprises sont les forces les plus puissantes aujourd’hui. Certaines génèrent plus de Chiffre d’Affaires que le PIB de plusieurs états réunis. 

Elles sont un acteur public et politique. Elles font du lobbying, influencent nos lois, nos choix quotidiens, prélèvent les ressources, génèrent des pollutions, créent ou détruisent des emplois.

Elles ont, de fait, un grand pouvoir et donc une grande responsabilité. 

Au début des années 90 Elisabeth Laville a l’intuition que les entreprises doivent prendre en compte les enjeux du développement durable dans leur stratégie. On la prend pour une douce rêveuse… par réaction et provocation elle nomme son cabinet de conseil Utopies. « Un horizon impossible à atteindre mais qui fait avancer ». 

Si l’entreprise est la forme la plus puissante de nos sociétés moderne, la question n’est plus de savoir si elle est responsable – elle l’est – mais comment elle l’assume ….

30 ans plus tard, les consommateurs attendent massivement des entreprises qu’elles s’engagent et la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est de plus plus évoquée. 

Est-ce pour autant une utopie qui se réalise ? Entretien avec une entrepreneuse visionnaire pour qui entreprise et responsabilité ne peuvent se dissocier.

https://www.facebook.com/Lacompagniegeneraledesautres/videos/472394576633094/

Le monde – « Entrepreneurs et travailleurs sociaux, rencontrez-vous ! »

Pour le lancement d’un programme de rapprochement entre travailleurs sociaux et entrepreneurs sociaux au bénéfices des plus fragiles, la Compagnie Générale des Autres, sous la plume de Sébastien Poulet-Goffard publie dans le monde une tribune appelant au nécessaire rapprochement. 

"Les espaces de rencontres et de dialogues entre nouveaux venus dans le champ de la solidarité et travailleurs sociaux n’existent pas. Il y a pourtant un besoin urgent, et un risque de voir le fossé culturel se creuser entre celles et ceux qui, à la lumière, créent et mettent en œuvre de nouvelles réponses aux problématiques sociales, et celles et ceux qui, humblement, dans l’ombre du mandat de leurs institutions, sont les agents des politiques sociales de la République. Travailleurs sociaux et entrepreneurs sociaux, prenez le temps de la rencontre, du dialogue et de l’analyse partagée. Il n’y a rien à perdre à tenter l’aventure, alors qu’assurément, les territoires et les publics fragilisés ont beaucoup à y gagner."